Quelle durée pour mon assurance vie ?
L’idée d’un allongement de la durée de détention des contrats d’assurance vie refait surface.
Actuellement, si aucune règle n’impose une durée de détention minimale concernant les contrats d’assurance vie, le législateur a prévu, quant à lui, une fiscalité plus avantageuse des intérêts et plus-values réalisés pour les contrats qui ont huit, voire douze ans.
Quels seraient les avantages de l’allongement de la durée de détention de l’assurance vie ?
Selon les partisans de cette idée, les avantages seraient à plusieurs niveaux : les compagnies d’assurance pourraient investir davantage dans les actions, ce qui serait bénéfique pour les entreprises françaises et aurait un impact positif sur l’épargne de l’assurance vie qui aurait un meilleur taux de rendement.
Toutefois, il convient de souligner que des produits d’épargne incitant les ménages à prendre plus de risque en contrepartie d’une fiscalité avantageuse n’ont pas eu le succès escompté. Tel est l’exemple des contrats « DSK » ou encore des plans d’épargne en actions…
Quelles seraient les conséquences négatives d’un tel allongement de la durée de l’assurance-vie ?
Décourager les ménages à choisir l’assurance vie comme moyen d’épargne
Seulement 1 à 3% des ménages français ont la capacité d’investir à long terme pour une durée de dix ou douze ans.
Aujourd’hui, aussi bien la vie professionnelle que la vie familiale ne présente plus la stabilité nécessaire permettant aux épargnants de laisser leur épargne fructifier pendant une dizaine d’années.
La conséquence de l’allongement de la durée de l’assurance vie sera de décourager les ménages à investir dans ce type de produit d’épargne.
Attribuer aux compagnies d’assurance un nouveau rôle
En allongeant la durée de détention de l’assurance vie, les sociétés d’assurances auront certes la possibilité d’investir dans des actions et participeront au financement de l’économie.
Mais ce rôle n’est pas compatible avec les normes figurant dans le projet Solvabilité II qui les obligent à veiller à la sécurisation financière de l’épargne des assurés, en réduisant notamment la part des actions dans leurs actifs…