Fraude aux assurances vie : la Belgique touchée
L’Union professionnelle des entreprises d’assurances, Assuralia, annonçait mardi 5 février qu’une fraude aux assurances vie de grande ampleur avait été contractée en Belgique au dernier trimestre 2012. Etait évoqué un préjudice global d’un million d’euros répartis entre sept compagnies avec des sommes par client pouvant atteindre 30 000 euros. A ceci s’ajoutaient des centaines de cas d’usurpation d’identité. Retour sur l’enquête.
« Une première à une telle échelle ». C’est ce qu’affirme Assuralia qui avait transmis le dossier le lundi précédent à la police fédérale. Dans le même temps les compagnies dépossédées portaient plainte auprès de leurs parquets relatifs.
A ce stade de l’enquête, les autorités en vigueur ignorent encore l’identité du responsable et évoquent la possibilité d’une affiliation à une organisation criminelle opérant localement ou depuis l’étranger. L’union professionnelle explique à cet effet que « pour la plupart des cas, il y a des similitudes » mais qu’« on note toutefois des variantes », ce qui laisse donc planer le doute sur le point de compromission. En parallèle, Assuralia se questionne sur les méthodes mises en place par ces possibles auteurs dans le but de récupérer les données confidentielles de certains clients. « Ont-ils forcé la base de données des assureurs ? Ont-ils obtenu ces données via les clients ? ». Toutes les pistes semblent être étudiées pour comprendre comment les malfaiteurs ont procédé.
Une affaire de phishing
L’objectif du ou des auteurs présumés était de mettre la main sur les capitaux des contrats et de récolter les fonds placés. Pour se faire la méthode consistait à usurper l’identité de certains clients et d’envoyer un courrier aux compagnies d’assurance demandant une clôture anticipée de leurs contrats. A réception, les comptes bancaires receveurs sont simultanément débités et clôturés, ce qui ne laisse que d’infimes possibilités de traçage.
Si cette enquête pose une nouvelle fois la problématique du renforcement des dispositifs de sécurité internes au sein des entreprises, le phénomène n’est pas nouveau en Belgique. Plusieurs semaines auparavant, une entreprise belge de transport avait déjà été victime d’une importante fuite d’informations.
« Les seules victimes de cette fraude sont les compagnies et non les clients dont les contrats seront honorés » rappelle finalement Assuralia. Une manière de dédramatiser la situation pour calmer les assurés.